Seong Han pousse un profond soupir tandis qu’il est installé sur une civière temporaire à l’hôpital. Son sourcil saigne abondamment et sa cheville commence à avoir une vilaine couleur. Il n’avait franchement pas voulu s’attirer l’attention de la demoiselle au café où il étudiait. Il aurait même préféré disparaitre, parce qu’elle était super insistante, elle voulait absolument s’asseoir à côté de lui, elle lui avait dit avoir une passion pour l’architecture et qu’elle n’avait pas eu les notes pour entrer à l’université et qu’elle voulait voir ce qu’il faisait pour tenter de se contenter de n’avoir jamais eu la chance de faire comme lui. Il n’avait pas eu le cœur de refuser, ayant réussi à accéder à de telles études que grâce à ses propres notes, il n’aurait jamais eu l’honneur de réaliser son rêve d’aller à l’université et encore moins en architecture comme il le faisait maintenant.

Il aurait sûrement dû lui dire de lui laisser son espace. Il aurait dû se dire que c’était quand même étrange qu’elle insiste autant. C’est lorsqu’elle s’est mise à flirter qu’il s’est rendu compte que ce n’était qu’une excuse, cette histoire de rêves inachevés. Seong Han n’est pas idiot, il sait qu’il a belle figure, bon il y a plus bel homme que lui mais il y a aussi bien plus laid aussi, mais de là à se faire déranger quand il était en train d’étudier, presque un crime à ses yeux, c’était irritant. Il avait bien l’intention de lui dire d’aller s’asseoir ailleurs, et il s’était tourné vers elle pour lui dire, lorsqu’un mec bien plus bâti que Seong Han apparut – il n’est pas difficile d’être plus bâti que lui mais tout de même – et se mit à accuser le jeune homme de tenter de lui voler sa copine. Absolument pas! Il n’en avait rien à faire d’elle, il voulait juste être poli au départ, loin de vouloir flirter, c’était elle qui avait débuté tout ce cirque! Sauf que voilà, la coupable, elle ne dit mot et c’est Seong Han qui se mérite un coup droit dans la figure…

Le bruit que cela fit, en plus du sang qui se mit abondamment à couler, ne lui donna aucun choix – ramassant ses effets tout de travers, il prit la fuite non sans se cogner violemment la cheville sur le pied de la table, la manche de son pull bien pressée sur son sourcil pour stopper le désastre. Heureusement il était près de l’hôpital, et le voilà, assis sur cette civière en attendant qu’on vienne le voir, remettant ses choses dans son sac afin que tout rentre sans être abîmé. Il allait expliquer ca comment maintenant…

Le rythme était toujours intense quand tu travaillais aux urgences. Ils avaient souvent besoin de renfort des infirmières bien que les médecins étaient d'autant plus solliciter qu'ils étaient peu. Tu venais alors toujours avec le sourire pour apporter ce vent frais au sein d'une ambiance plus ou moins tendue. Ce n"était pas facile tous les jours, souvent la fatigue attaquait tes muscles pour te rendre faible alors que tu essayais de combiner ton travail à l'hôpital et des dialyses qui avaient le don de sucer littéralement ton énergie. Heureusement, tu te reposais de temps à autres dans cette salle de repos, un peu particulière depuis que tu y avais rencontré Jae Yoon.
Dans tous les cas aujourd'hui était un jour un peu particulier , tu courais littéralement un peu partout, finissant ton repas en retard courant presque pour tout mettre en boîte avant d'aller travailler, essoufflée d'avoir couru après le bus. La chaleur venant coller tes mèches tu soufflas fortement pour les détacher courant une fois de plus après un petit repos pour arriver à ton vestiaire et troquer ta veste pour une blouse d'infirmière. Ton nom lisible et tes cheveux attachés tu commençais ta journée dans un sourire.

Peut être que la fatigue avait été trop grande ce matin. Ta main venant mollement éteindre ton réveil qui venait lentement emplir la pièce. Ce n'était pas ce que tu voulais pour le moment, et à ce moment ton cerveau refusait d'effectuer un acte qu'il n'avait pas approuvé. Grave erreur. Lorsque tu te rendis compte qu'on parlait du travail et non de faire le ménage tu te redressas à une vitesse éclair mettant à cuir tes aliments avec empressement. Pendant la cuisson tu avais filé dans la douche ne prenant aucunement le temps de te détendre sous l'eau chaude qui aurait pourtant détendu tes muscles. Au contraire tu restais tendue comme jamais à courir un peu partout. Cette sensation de stress ne te plaisait clairement pas et tu te maudissais tout en rangeant, cuisinant et t'habillant; Un exploit.
Mais tout était la faute de cette dialyse de la veille. Elle avait été de trop contre le sommeil que tu avais perdu. Soupirant plusieurs fois tu espérais fortement ne pas être en retard, ou pas trop.

Finalement prêt à travailler tu saluas tes collègues allant chercher les dossiers pour relever celles qui avaient travailler toute la nuit. Une fois les salutations faites, les dossiers en main tu commenças à lire tranquillement pour approcher un jeune homme qui semblait bien perdu avec son arcade en sang. Un sourire aux lèvres tu le regardais alors te lavant les mains. " Bonjour, je m'appelle So Hyun et je vais m'occuper de vous. On va regarder tranquillement. C'est l'arcade et la cheville c'est ça ? " Lentement tu enlevais le pansement de fortune de son arcade pour regarder la plaie. Les soins n'avaient plus aucun secret pour toi, la douceur étant ta seconde nature, tu te concentrais surtout sur le rapport humain que tu entretenais avec les patients. " Ne vous en faites pas, l'arcade est un endroit qui saigne beaucoup, très vite mais généralement ce n'est pas si grave. Qu'est ce qu'il vous ait arrivé ? " Il n'avait pas d'autres bleus criant à une bagarre, mais .. ce n'était pas non plus une chute. " Je fini ça je regarde votre cheville et vous allez faire des radios. D'accord ? " Tu prenais toujours le temps d'expliquer pour que personne ne se sente stressé et angoissé de la suite.

Vraiment ce n’était pas de chance. Il n’avait pas demandé à se retrouver à l’hôpital parce qu’une demoiselle avait décidé de se foutre de lui et de lui attirer les foudres de son copain en tentant de flirter avec Seong Han tandis qu’il n’était pas du tout intéressé!  À vrai dire, le jeune homme se demandait même s’il n’avait pas activé son don sans savoir. Il s’en serait ressenti, non? Il aurait eu les mêmes symptômes que d’habitude, la bouffée de chaleur digne d’une femme en pleine ménopause, mais pas du tout. Ou peut-être que oui? Peut-être ne l’avait juste pas ressentie dans sa panique à fuir l’imbécile qui se faisait jouer par sa copine autant qu’elle avait joué de Seong Han. Celui qui dit que les femmes sont faibles n’a clairement pas pris en compte la force de leur intellect, et pour commencer, c’est absolument faux qu’elles sont faibles! Le blondinet pouvait rapidement nommer quelques demoiselles qui pouvaient le mettre au sol trop rapidement pour que son orgueil s’en remette, pas qu’il l’ait testé et il a encore moins envie de le faire. Il avait assez de douleur pour le moment.

Parlant de cette douleur, l’infirmière arriva et se présenta. Heureusement, il n’avait pas affaire à celles qui approchaient la retraite et qui en avait tellement vu dans leur carrière qu’elles étaient complètement blasées de voir des jeunes hommes arriver amochés. Peut-être aurait-il la chance de se faire entendre sans être jugé. Ce n’est pas comme s’il avait cherché le trouble volontairement! « Merci de m’aider, So Hyun-ssi. » Il rougit un peu tandis qu’elle lui demande ce qui est arrivé. Il est plus inquiet de l’image qu’il donne que de la quantité de sang qui sort de son sourcil. Il se doute bien que si on l’a laissé là à attendre, sa vie n’est pas en danger.

« C’est un peu embarrassant pour être franc. » En même temps, elle devait en entendre de toute sorte dans un hôpital, et il y avait bien pire que lui, après tout. « Il y a un mec qui a voulu me foutre une raclée parce que sa copine a décidé de flirter avec moi. Je n’étais pas intéressé par elle donc j’ai foutu le camp avant qu’il me défonce plus la figure que ce qu’il m’a fait au sourcil, mais je me suis fracassé la cheville dans ma fuite… » C’était tellement ridicule qu’il en était gêné, mais s’il avait de la chance, il n’aurait pas une teinte cramoisie sur les joues. Si ça passait avec la visiblement gentille infirmière So Hyun, il ne pensait pas qu’il allait s’en sortir aussi facilement avec ses parents… Pas qu’ils soient sévères, mais qu’ils allaient s’en faire à un niveau excessif. Enfin, lorsqu’il serait en mesure de les voir.

Aussi intense que cela était, et parfois dramatique tu pouvais clairement dire que les urgences avaient aussi leur lot de what the fuck à raconter entre amis. Si tu avais des amis avec qui le partager. Mais ça te faisait toujours de quoi rire en rentrant chez toi. Parfois tu repensais à ces pauvres patients qui n'avaient clairement pas eu de chance et égoïstement tu riais. Non sans t'excuser pour cette moquerie pourtant douce. De toute façon tu ne le faisais devant eux. Et puis tu pouvais rire, tu n'étais pas moi. Inversé des cafés, tomber pour rien, tu collectionnais la malchance et les maladresses. Laisser voir ton soutien gorge à un parfait inconnu pendant une pause dodo. Bref tu étais la plus hilarante de toute.Voilà que tu étais presque en retard ce matin et tu doutais sur une punition divine ou un karma d'avoir ri d'un patient la veille. Ce n'était jamais méchant, mais ça suffisait pour qu'on te punisse.

Beaucoup oubliaient que les personnes devant leurs yeux n'étaient pas que des cas. Un cancer, une plaie, une opération. Mais qu'ils étaient bien le fils, la soeur, la mère l'humain derrière. Il fallait rassurer, soigner, et être à l'écoute. Quand les médecins n'avaient pas assez de temps tu prenais alors ce rôle pour le tien. T'occuper d'eux, comme tu aimerais qu'on s'occupe de ta famille. Un sourire doux te prend alors que tu nettoie tranquillement la petit plaie. " Mais de rien. " Il était rare de recevoir un remerciement si tôt et tu n'allais pas mentir en trouvant cela très mignon. Tu attendais alors la version de l'histoire, plus pour parler que par gossip.

" Vraiment ? Ne vous en faites pas on en voit de toute sorte ici. " Riant doucement tu pansais alors son arcade le regardant un moment avant d'ouvrir grand les yeux. Les gens faisaient ça ? Vraiment ? " Ça n'a rien d'embarrassant mais d'inquiétant. LEs gens sont vraiment étranges, pourquoi faire ça ? Vous ne la connaissiez pas ? Faites attention.. Peut être une querelle entre couple et vous étiez au mauvais moment.. J'espère que les blessures ne vous empêcheront pas de travailler.  " Sinon c'était une grosse perte pour lui, le pauvre. " On va faire en sorte que vous récupériez vite.  " Tu t'abaissais alors pour v vérifier la cheville, comment elle tournait, les expressions de douleur de ton patient, en gros, s'il allait devoir boiter ou si tout irait mieux rapidement. Remontant alors tu lui pris le bras avant de lui montrer le fauteuil roulant. "On va aller faire les radios.  " Ce n'était qu'une mésaventure mais tu comprenais que cela soit honteux à dire, ou bien délicat à accepter.

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