Elle soupire, lève les yeux vers le haut et repousse brusquement la chaise sur laquelle elle était assise et qui faisait face à son professeur. Ce n’était pas la première qu’ils se confrontaient ainsi. Ce dernier prend le téléphone de la demoiselle et le glisser dans le tiroir de son bureau qu’il referme à clé. Il en avait assez de réprimander l’étudiante qui s’entêtait à utiliser son téléphone en cours malgré les nombreux avertissements. Résultat? Il n’avait pas d’autres choix que de le lui confisquer jusqu’au lendemain. Une soirée sans téléphone risque de lui servir de leçon, du moins, il l’espère. Yoo Jeong quitte la classe déjà vide en claquant brusquement la porte sous le regard exaspéré de son professeur. Elle n’est pas une mauvaise élève, mais elle a un fort tempérament qui semble avoir pris de l’amplitude depuis la mort de son père.

La jeune fille rejoint quelques amis à l’extérieur pour leur raconter la raison de sa rencontre avec leurs professeurs. Ces derniers partagent son sentiment d’injustice, tente de lui remonter le moral mais sans succès. Elle prend la route vers le penthouse qu’elle partage avec sa tante en traînant les pieds. Normalement, elle aurait sans doute rejoins ses amis pour aller manger un morceaux ou traîner dans un parc mais, comme elle n’avait pas son téléphone pour aviser Yoo Jin, elle préfère rentrer directement à la maison et éviter d’avoir plus d’ennuis. Sa vie était derrière l’écran de son téléphone. C’est sur son appareil qu’elle reste en contact avec les gens, qu’elle peut partager sa vie pourtant inintéressante et obtenir un sentiment d’accomplissement quelconque. Sans lui, sa motivation et son envie de faire quoi que ce soit avaient complètement disparue.

Enfin, elle entre dans l’immeuble où se trouve leur penthouse et attend l’ascenseur pour y monter avec un ennui non dissimulé. Une fois entrée dans la demeure, Yoo Jeong ne prend pas la peine de jeter un coup d’œil dans la pièce principale et interpelle immédiatement sa gomo à sa façon bien personnelle.

Yoo Jin-aaaaa ?

Elle attend une réponse tout en retirant ses chaussures en secouant simplement les pieds sans prendre la peine de les replacer. Il est fort possible que sa tante ne soit pas présente. Elle travaille beaucoup et il est possible qu’elle soit toujours absente à cette heure mais la jeune fille a toujours l’habitude de crier son nom dès qu’elle met un pied dans leur appartement.

Yoo Jin s’ennuie, terriblement. Passer une journée derrière un bureau à approuver ou refuser les documents qu’on lui présente ce n’est vraiment pas pour elle. Elle n’a pas non plus envie de se frotter au conseil d’administration par cette belle après-midi, alors elle décide de mettre en place un plan pour s’échapper. Elle redoute cependant que le coup de la cigarette ne soit déjà trop connu de sa garde rapprochée (le service de direction) ; ils lui ont proposé de fumer dans son bureau et de simplement ouvrir la fenêtre, ce qui est en soit, une très mauvaise idée, car l’odeur du tabac imprègne tous les meubles et elle déteste cela. Leur dernière tentative a été de l’introduire au patch de nicotine, mais là encore sans succès. Bref, si elle ne peut pas sortir pour un petit plaisir quotidien, elle doit prétendre sortir pour affaire, seulement alors ils baisseront leur garde. Elle fouille son bureau à la recherche du dossier parfait, celui qui fait hérisser le poil à tout le monde et dont elle promit de s’occuper il y a déjà des semaines ; elle doit rencontrer un concurrent concernant de récentes propriétés mises sur le marché, mais à chaque fois, elle oublie ou écorche son nom et cela envenime la situation de plus en plus. Ils attendent tous qu’elle lui présente ses excuses, mais pourquoi diantre Yoo Jin s’excuserait-elle à un vieux crouton tatillon ? S’il ne se prenait pas pour crésus et qu’il descendait un peu de ses grands cheveux, peut-être qu’il remarquerait qu’il n’y a pas mort d’homme. Comme le dit si bien le dicton, mieux vaut en rire qu’en pleurer. Aujourd’hui, il lui donne l’excuse parfaite de s’absenter du bureau et disparaître mystérieusement dans la nature. Enfin, elle retrouve son nom gribouillé sur un post-it sur le dossier d’acquisition des locaux de Namdonggu. Yoo Jin sort de sa prison comme une fleur, toutes ses affaires en main et ses employés lui lancent tous sans exception un regard accusateur.

- Oh ça va, ne me dévisagez pas comme ça. J’ai décidé de prendre les choses en main et je vais déjeuner avec … mince mais quel nom impossible à retenir ! Avec le directeur Ryuk Kwang Hyuck. Victoire, le regard de sa secrétaire s’adoucit, elle a gagné la partie et reprend avant que la jeune femme ne lui pose sa question. Inutile de faire une réservation, je m’en suis occupé. Vous comprendrez que cela me prenne le reste de la journée, donc je vous souhaite un bon weekend. Oh elle adore vraiment mentir, cela devrait l’inquiéter.

Yoo Jin disparaît sans leur laisser le temps de sentir venir la supercherie. Une fois à l’abri dans sa voiture au parking, elle appelle sa chère petite nièce pensant lui proposer d’aller la chercher, pour partir en vadrouille, mais elle ne décroche pas. Étrange, elle voit toujours Yoo Jeong accrochée à son téléphone. Quelque part cela l’inquiète, elle sait que son frère ne lui pardonnerait jamais s’il arrivait quelque chose à sa fille chérie maintenant qu’elle en a la garde. Elle est certes bientôt majeure, mais jusque là, elle sera sa responsabilité. Yoo Jin décide donc de se rendre à la maison, espérant l’y trouver. Elle passe à peine la porte d’entrée que la voilà rassurée, les chaussures de sa nièce sont à l’intérieur.

- Yoo Jeong ? Elle scanne le salon et la cuisine d’un rapide regard, ne la trouvant pas elle se dirige vers sa chambre et toque à la porte. Je t’ai appelé mais tu n’as pas répondu, il s’est passé quelque chose ? Elle n’est jamais sûr de comment s’y prendre avec une adolescente, il n’y a vraiment qu’avec elle qu’elle est aussi pointilleuse.

Aucune réponse. Elle constate qu’elle est seule. C’est mieux ainsi, elle aura amplement le temps de trouver une défense raisonnable pour expliquer l’absence de son téléphone et convaincre Yoo Jin que ce n’était pas entièrement sa faute – bien que ce soit faux. Elle se dirige vers sa chambre et laisse tomber son sac sur son lit alors qu’elle retire aussitôt l’uniforme de son lycée pour enfiler des vêtements plus confortables. Enfin, par confortables, cela signifie plus colorés et selon les tendances du jours car, niveau confort, on pouvait repasser. Elle agrippe ensuite son ordinateur portable et s’assoit sur son lit pour parcourir ses différents réseaux sociaux et voir ce qu’elle a manqué pendant les quelques heures d’absence. Évidemment, elle préfère son téléphone mais elle devra s’y fait pour l’instant. Bien occupée à rattraper les dernières nouvelles et à maudire son professeur, elle n’entend pas la porte d’entrée se refermer et sursaute brusquement en entendant quelques coups frappés à sa porte. Ça ne peut être que Yoo Jin.

Oui?

Mince. Elle a complètement oublié de réfléchir à une excuse plausible. Elle se mordille la lèvre inférieur et repousse son ordinateur d’un geste dramatique. Elle sait très bien que sa tante ne sait pas encore tout à fait comment s’y prendre avec elle et Yoo Jeong doit avouer en profiter par moment en rendant certaines situations plus malaisantes que nécessaire en espérant détourner l’attention et faire en sorte qu’elle lâche le morceau plus facilement. Ce n’est évidemment pas par méchanceté qu’elle agit ainsi. Elle est parfaitement heureuse de vivre sous la garde de Yoo Jin avec laquelle elle s’entend parfaitement bien et de laquelle elle s’est grandement rapprochée depuis la mort de son père. Cependant, elle reste une jeune fille de dix-huit ans qui tient à ses secrets, à sa vie privée. Elle se laisse tomber sur son lit en gémissant de façon exagéré, jouant la victime jusqu’au bout.

C’est ce stupide Professeur Hwang.

Elle se retourne et pose son regard sur sa tante pour souligner l’injustice de la chose.

Me demande pas pourquoi mais il me déteste. Je t’assure qu’il a une dent contre moi. Je prends mon téléphone le temps de regarder l’heure et il me le confisque, comme ça! Non mais tu y crois toi? Après Hyun Yi, Soo Min et même Hara elles sont là à s’envoyer des SMS et tout et il ne lève même pas le regard. J’te jure, je suis victime de discrimination. Mais je vais pas me laisser faire tu sais bien. Demain je vais l’voir. Je reprends mon téléphone et j’vais lui dire que… Que…

Elle s’arrête aussitôt, réalisant que son discours avait sans doute laissé sa tante complètement perplexe. C’est généralement une technique qui fonctionne. Ajouter plusieurs noms pour rendre l’auditeur confus et se lancer dans un monologue juste assez long pour détourner l’attention de l’essentiel. Yoo Jeong secoue la tête et se relève, forçant un sourire sur on visage.

Mais oublis ça, c’est une histoire stupide. Et toi ta journée? T’as l’air crevée.

Yoo Jin pousse un petit soupir de soulagement à la réponse de sa nièce, au moins il ne lui ai rien arrivé. C’est nouveau pour elle de se soucier de quelqu’un d’autre qu’elle-même, elle doit donc apprendre à gérer le stress que cela apporte de s’occuper de quelqu’un de précieux. Elle ne veut pourtant pas surveiller tous ses faits et gestes et elle ne s’imagine pas du tout la discipliner même s’il se passait quelque chose de vraiment grave, franchement elle laisserait probablement couler ; bientôt elle sera majeure et n’aura plus besoin qu’on s’inquiète pour elle de toute façon, autant ne pas l’infantiliser pour qu’elle prenne d’ors et déjà ses responsabilités. Si elle venait à s’éveiller en plus, ce serait parfait, elle pourrait prétendre prendre la succession de la corporation (et cela enlèverait deux épines du pied de Yoo Jin). Enfin, la question ne se pose pas encore, il est plutôt temps d’être indignée avec l’adolescente quant au traitement injuste qu’elle a reçu de la part de son professeur, qu’est-ce qu’il pouvait bien reprocher à ce petit ange d’abord ? Elle est certaine que Yoo Seok ne laisserait pas passer une telle chose, mais elle n’est pas sûre de ce qu’elle peut faire à part appeler le lycée et taper un scandale comme à l’époque. Hwang se souvient probablement d’elle d’ailleurs et il ne la porte déjà pas dans son coeur, est-ce qu’il en ferait baver à sa nièce “chérie” en représailles des années après ?

- J’ai peur que ce ne soit de ma faute, déjà à mon époque il était pareil ce vieux crouton. Demain je vais au lycée avec toi si tu veux et on lui apprend une bonne fois pour toute qu’on ne se met pas la famille Oh sur le dos. Une petite voix qui sonne étrangement comme son cousin lui susurre à l’oreille que ce n’est pas la chose à faire, mais elle l’ignore avec véhémence. Tu veux qu’on aille t’acheter un autre téléphone aujourd’hui ? Comme ça tu en auras toujours un de secours qu’est-ce que tu en dis ? Son frère se retournerait peut-être dans sa tombe en voyant son façon de faire l’éducation d’une jeune fille, mais Yoo Jin ne voit pas une seule seconde le problème ; elle préfère savoir qu’elle pourra toujours joindre sa nièce en cas de problèmes et c’est au fond une bonne idée pour gagner sa confiance et son affection, elle sait à quel point Yoo Jeong est attachée à son téléphone et elles ont largement les moyens de lui en payer un autre alors pourquoi s’en priver ?

- T’en fais pas pour moi, je venais justement te chercher pour te proposer de sortir de toute façon, j’ai envie de hotteok et je me disais qu’on pouvait profiter que j’ai fini tôt au boulot pour aller “se balader”. Un code pour une tout autre activité dont elles seules ont le secret, elles commencent à bien connaître les recoins les plus sombres d’Incheon, mais comme celle de la police leur enquête patine un peu. Yoo Jin espère que Yoo Jeong ne soit pas découragée par les difficultés, elle se demande toujours si sa nièce pense peut-être à laisser la mémoire de son père de côté, mais franchement elle en doute.

Elle hausse les sourcils, surprise que sa tactique fonctionne si facilement. Yoo Jin était particulièrement douce et compréhensive à son égard, voir même trop. Évidemment, elle savait qu’elle était très précieuse aux yeux de son père mais il avait un côté plus autoritaire et remettait généralement en question les évènements rapportés. Peut-être que sa tante ressent une réelle culpabilité face à elle étant donné que, il n’y pas si longtemps, elle avait été elle-même étudiante à ce même lycée et avait certainement laissé une forte impression sur ses professeurs. Yoo Jeong secoue vivement la tête lorsqu’elle mentionne vouloir aller parler à son professeur. Ce dernier remettrait rapidement les pendules à l’heure et risquait de trahir sa façade car il est vrai qu’elle se montre particulièrement irritable et agité à l’école. Il l’avait d’ailleurs mis en garde que, à ce rythme, elle risque de ne pas pouvoir poursuivre ses études à l’université. Bien sûr, la jeune fille n’en fait pas grand cas car, malgré son indéniable intelligence, les études ne l’ont jamais réellement intéressées.

Je ne crois pas que ce soit nécessaire d’aller le voir tu sais, il ne changera pas si facilement…

Son regard s’illumine soudainement lorsque Yoo Jin mentionne un nouveau téléphone. Soit elle est particulièrement compréhensive à son égard, soit elle est naïve. Dans tous les cas, Yoo Jeong décide de sauter sur l’occasion. Elle se redresse rapidement et s’empresse de se diriger vers sa tante qu’elle entoure de ses bras pour la serrer contre elle dans un élan d’affection et de reconnaissance. Elle connait ses points sensibles.

C’est vrai!? Yoo Jin tu es la meilleure! Je me sentirais plus en sécurité avec un téléphone de secours…

Ses médias sociaux surtout se sentiraient bien plus en sécurité. Elle retire finalement ses bras et s’éloigne d’un pas lorsqu’elle mentionne hotteok suivi d’une balade. Le deuil de son père se vit certainement plus facilement en compagnie de Yoo Jin qui la traite d’égale à égale et avec laquelle elle développe une relation plus amicale que de supervision.

Tu sais comment me prendre par les sentiments.

Sans plus attendre, elle quitte la chambre pour se diriger vers l’entrée où traîne toujours ses chaussures qu’elle enfile à nouveau.

Aller je meurs de faim!

Alors que sa nièce acquiesce à tous ses plans, Yoo Jin se félicite intérieurement pour ses bonnes  idées ; le plus important, c’est que Yoo Jeong se sente bien, heureuse et comblée, elle le doit à son frère qui a toujours fait de même pour sa cadette. Quand elle y pense, en plus de s’occuper de sa fille à un jeune âge, il s’est toujours soucié de sa soeur et de leur cousin dans sa jeunesse aussi, Yoo Seok était vraiment un pilier dans la famille alors que leurs parents, s’ils étaient toujours bien veillants, étaient peut-être aussi un peu trop lunatiques pour prétendre faire la bonne éducation de tout le monde et c’est donc naturellement l’aîné qui s’en est occupé. C’est décidément bien un rôle qu’elle n’aurait jamais voulu avoir, mais qu’il lui a tristement légué en les quittant prématurément.

- J’arrive tout de suite, laisse moi enfiler une veste plus chaude. Et elle se dirige vers sa propre chambre pour changer de part-dessus, laissant celui que son cousin lui impose de porter un bureau, pour une doudoune en fausse fourrure tachetée qui sied beaucoup plus à son style extravagant et attrape une paire de botte pour aller avec. Quand elle retourne dans l’entrée, Yoo Jeong l’attend de pied ferme et elle l’invite à sortir l'emmenant vers le parking où son imposante voiture les attend, encore chaude de son dernier trajet. Ok, on s’occupe d’abord de ton téléphone, je crois voir un magasin sur la grande avenue.

Son propre téléphone se connecte automatiquement au tableau de bord et l’air d’une chanson en vogue les guide sur le chemin alors qu’elles font quelques détours pour se retrouver sur une artère principale où elle voit effectivement un magasin de téléphonie et quelle veine, il y a une place juste devant. Yoo Jin opère un créneau parfait (grâce à sa caméra de recul) et elles entrent toutes deux dans la boutique où on les accueil chaleureusement. Elle s’installe sur un fauteuil indiquant au vendeur qu’il doit s’adresser à la jeune fille et non à elle.

- Choisis celui qui te plaît, tu sais que tu n’as pas à t’en faire pour le prix. Quelle prétention vraiment, mais elle aime se donner de grands airs dans les petits magasins où les vendeurs se sentent obligés de les traiter comme si elles étaient de la royauté. Ensuite on ira dans un petit café traditionnel que j’ai découvert il y a peu, leurs douceurs sont à tomber.

Elle attend impatiemment que sa tante ait terminé de se changer, sachant très bien que cette dernière ne tolérait pas garder ses vêtements de bureau plus longtemps que nécessaire sur elle. Yoo Jeong la comprend certainement car elle s'empresse elle-même de retirer son unforme dès ses cours terminés. Elle appuie son dos contre la porte et croises ses bras sur sa poitrine, peu habituée à patienter sans son téléphone entre les mains. Enfin, Yoo Jin la rejoint vêtue d'une veste extravagante qui lui décroche un sourire d'amusement et de fierté. Elle a toujours apprécié l'exubérance de sa tante qui lui a, indirectement, inculqué la science de ne pas s'occuper de l'opinion des autres. 

Enfin elles se dirigent vers la voiture de l'adulte dans laquelle la jeune fille prend aussitôt ses aises. Normalement, elle se chargerait de choisir la musique mais comme il était impossible pour elle de prendre le contrôle sans son téléphone, elle laisse Yoo Jin s'en occuper. Elle connaît plutôt bien les tendances actuelles dû à son jeune âge alors elle n'a pas à se chamailler sur ce point comme elle avait tendance à le faire avec son père. 

Lorsqu'elles arrivent enfin à la boutique, Yoo Jeong s'empresse d'entraîner sa tante, impatiente d'avoir accès à un nouveau téléphone. Elles s'installent confortable dans les fauteils à leur disposition alors que, suite aux paroles de Yoo Jin, le vendeur lui jette un bref regard poli mais hautain. Elle a l'habitude, après tout, elle est une jeune fille en moyen à qui il semble qu'on ne refuse rien. Ils ne savent pas, cependant, que son père l'a élevé de façon à être reconnaissante pour tout ce qu'elle possède et n'agit donc pas en petite peste privilégiée. Cependant, sa tante commence à l'habitué à autre chose et il est possible que les efforts que son père a fait toute sa vie partent en fumée d'ici quelques mois seulement. 

Son regard se pose sur le dernier modèle mis sur le marché il y a seulement quelques mois de cela et elle le pointe aussitôt avec une excitation non dissimulée.

Celui-là! J'en connais qui vendraient leur corps pour mettre la main sur ce modèle... 

Elle s'arrête aussitôt, oubliant qu'elle se trouve avec sa tante et non ses copains. Elle doit faire attention à ses expressions qu'elle pourrait mal interpréter. Elle retrouve donc rapidement un sourire innocent et s'adresse au vendeur cette fois-ci :

Vous l'avez dans le bleu? 

Alors que le jeune homme s'éloigne pour vérifier son inventaire, Yoo Jeong se tourne à nouveau vers sa tante dont les propositions lui semblent toutes plus alléchantes les unes que les autres.

C'est pas mon anniversaire tu sais. Tu as quelque chose à m'annoncer?

Elle ne peut s'empêcher d'être légèrement suspicieuse. Tout ça lui semble trop beau pour être vrai.