Enfin une journée de repos que tu pouvais compter comme telle. Bien sûr tu avais des choses à faire mais tellement moins qu'en temps normal que tu avais l'impression de sécher. Tu avais l'impression de faire quelque chose de mal. Alors qu'il était clairement mauvais pour toi de ne pas te reposer. Mais là dans ton lit, tu tournais et virais de côté ne sachant comment te mettre, comment apprécier ce moment où tu n'avais rien à faire justement. C'était trop long pour toi, et tu te levas dans l'optique de profiter de cette journée tout en restant assez posée, te reposer. Tu t'habillais alors dans l'optique de sortir, peut être aller acheter un livre ou deux, tu n'avais pas grand monde à visiter de toute façon alors tu n'allais pas t'inventer une vie sociale. Mais peut être que tu profiterais d'un plat qui changeait, un plat que tu ne mangeais même jamais. Et tu salivas à cette idée. Prenant rapidement tes affaires tu sortais de chez toi profitant pour la première fois depuis un bon moment de la brise fraiche.

Au lieu de prendre le bus tu te dirigeais à pied à travers les rues qui se voyaient remplies puis abandonnées par des passants. Tu faisais parti d'eux, de ceux qui allaient travailler. Ceux qui venaient faire du shopping, ceux qui flânaient entre amis. Ou bien ces étudiants qui séchaient. Tu avais; à ce moment précis, l'impression de vivre réellement.
N'étant pas du genre à te plaindre tu n'avais pas cherché à te faire de nouveaux amis malgré ta gentillesse incontestée de tes collègues, tu n'avais pas envie de te faire de nouveaux amis, malgré ta solitude. Peut être parce que tu en avais peur. Peur d'être manipulée, d'être à nouveau déçue, trahie, de donner trop bien que tu appréciais plus que tout donner aux autres. Peut être que tu étais plus fatiguée que tu n'osais le montrer et que même ces terreurs nocturnes ne suffisaient plus pour que tu te mélanges aux autres. Pourtant à ce moment tu te sentais bien , vivante et heureuse. Rien qu'un instant de liberté te suffisait.

Un instant qui ne dura pas bien longtemps. Sur ta route tu ne comptais pas rencontrer qui que se soit. Encore moins quelqu'un qui aurait besoin d'aide. Quelqu'un que tu ne pouvais ignorer. Car oui, alors que tes pas te menaient vers une librairie, ou bien un marchant de glace ils s'arrêtèrent net devant un jeune homme clairement mal en point. Ton instinct sur-protecteur et ta profession reprirent rapidement le dessus alors que tu te penchais vers lui le tenant par les épaules. " Hey.. ça va ?  " Question idiote. Complètement idiote. Tu voulais te frapper pour avoir ce réflexe. Prenant alors sa main tu ne le quittas pas du regard. "Serrez ma main si vous pouvez marcher .  " Son état n'était pas bon, tu ne pouvais dire à quel point, mais quelque chose n'était pas totalement normal. Là, d'un coup, tu ne savais quoi faire, restant à ses côtés en regardant de droite à gauche de temps à autre, histoire de trouver de l'aide;

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C'était un jour typique d'une journée typique qui commençait bien. Et tu n'étais clairement pas dans ce mood de mauvaise nouvelle. Au contraire, tu ne travaillais pas, tu n'avais rien de prévu. Une bonne journée en somme. Même si elle aurait été beaucoup plus joyeuse en bonne compagnie tu profitais également des moments solitaires pour te reposer, apaiser cette âme qui était souvent mis à rude épreuve avec tous ces cas. Ce sang qui venait de nul part et de partout. Tu en avais fait des cauchemars dans les premiers mois à l'hôpital. Comme si tout reposait sur toi, comme si tu allais perdre chaque personne qui entrait. Mais cela semblait loin de toi, surtout en ce beau jour.

Loin de ton quotidien tu te sentais bien plus "normale" en ce temps que d'habitude. Tu n'avais clairement pas l'habitude de sentir d'autres odeurs que celles de l'hôpital, qui montraient simplement l'absence de bactéries, de vies. Car oui tu avais appris à aimer les bactéries, les odeurs de nourritures, de parfum. Tu avais appris à apprécier même la senteur d'une fleur qu'on pouvait donner de façon random. L'odeur des nouilles ou des différentes viandes qui marinaient. Ainsi passa ton temps. Perdue dans toutes ces senteurs, ces saveurs que tu imaginais, ces longues marches dont tu n'avais plus l'habitude. Mais également cet air, pollué, mais frais à la fois. L'idée d'aller à la mer te traversa alors. Les vagues, les sons doux et apaisants, cette brise spéciale, l'eau qui viendrait te chatouiller les pieds, le soleil qui viendrait réchauffer ton coeur. L'idée était plus que plaisante. Elle sembla apaiser toute tension qui restait en toi t'apportant un sourire naturel incrusté au visage.

Ce ne fut une évasion que de quelques secondes puisque le stress, l'urgence de la situation revenait. Le sang qui pulsait dans un rythme effréné. Tu t'inquiétais pour cet inconnu, qui montrait des signes d'un malaise à venir. La force dans sa poigne te prouva qu'il était incapable de bouger et tu étais incapable de le porter. Mais avec une force inespéré il arrive à se relever bien que tu sentes clairement son poids sur ton corps. Le stress te donnait sûrement plus de force. "Ca va aller. Vous devez retourner où ? Je pense qu'il va falloir aller à l'hôpital avant tout. Je vais appeler un taxi.  " Un pas par un pas tu comptais bien le ramener vers le bord afin d'appeler un taxi pour l'emmener à l'hôpital le plus proche. Il avait besoin de soin et tu n'étais pas en mesure de faire quoique se soit ici. " Ca va aller je suis infirmière on va y arriver. Suivez moi tranquillement.. C'est quoi votre prénom ? " Distraire , garder éveillé , tenter de comprendre d'analyser. Tu n'étais pas non plus médecin et sa situation t'inquiétait fortement.

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La situation était presque impensable. Trouver quelqu'un avec ce mal dans la rue était rare mais tu semblais attirée les situations étranges à toi. Ce n'était pas forcément une bonne chose et pourtant, tu ne pouvais t'empêcher de penser qu'il avait eu un tant soi peu de chance que tu sois infirmière. Peut être que d'autres auraient réagi moins vite. ON ne sait pas. Et tu espérais juste faire la différence. Pouvoir l'aider tandis qu'il semblait être pris de panique en plus de ce mal qui le prenait sans que tu comprennes. Tu tentes de l'aider, en gardant un esprit calme. Ce n'est pas chose facile surtout quand on est aussi loin du corps médical réellement compétent dans ce genre de cas. Et pourtant il éprouve une réelle envie de ne pas aller à l'hôpital. Il arrive à articuler de retourner à son agence; Agence qui est... bien sûr tu n'en sais rien. Tu avais vu bien des gens contre l'hôpital , effrayé, paniqué, peu convaincu.. mais sans cette structure tu ne savais pas quoi faire.

-" Mais ça me semble grave... ne vous en faites pas ils sont gentils à l'hôpital. " essayais tu de le rassurer.

Il tente alors de s'éloigner de toi pour poursuivre son chemin sans succès. Au contraire le retour de son poids total te fait presque flanché mais tu comprends l'importance de ne pas y aller. L'importance de respecter ses mots, même si l'infirmière en toi criait qu'il était complètement fou de ne pas y aller. Pourtant tu le tiens, au plus proche de toi et tu ne sais pas quoi faire d'autre que de le ramener dans son agence. Tu ne connais rien de lui et de suite tu te sens désemparée. Peut être avait il comprit ta solitude dans ce moment puisqu'il sembla faire en sorte de te rassurer te provoquant un sourire.

-" Enchanté moi c'est So Hyun. Je te ramène à votre agence alors ? Elle est où ?  "

Non pas que tu n'avais pas vu le geste mou de Katsumi mais tu ne comprenais pas vraiment. Tu aurais peut être dû demander le nom. Marchant alors avec autant de difficulté qu'une personne avait le double de son poids sur le dos tu t'arrêtes un moment. Mais oui ! le téléphone. ET non. Trop facile sinon.

-" J'ai le mien.. mais comment s'appelle ton agence ?  "

Regardant à droite et à gauche tu t'arrêtes pour respirer, analyser et tu sembles avoir une idée. Te rapprochant tel un escargot du bord du trottoir tu attends en regardant les voitures passées.

-" Taxii .. taxii  "

Il n'y avait plus qu'à attendre et ton plan serait parfait. TOut était parfait et bientôt vous seriez sorti d'affaire .. n'est ce pas ?

- "Ca va aller.. Dites moi le nom de votre agence.. Vous y faites quoi d'ailleurs ?  "

Détendre l'atmosphère, tenter de le garder avec toi, juste l'occuper et distraire ton propre esprit qui commence à s'inquiéter, angoisser. Et si tu faisais n'importe quoi ? Et s'il mourait dans tes bras ?

-" TAXIII " prononçais tu plus fort encore.

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Tu n'avais jamais vécu ce genre de situations gênantes et stressantes. Non tu n''avais jamais été si paniquée à l'idée d'aider quelqu'un, logiquement tu prenais sur toi, tu étais entourée, tu pouvais demander de l'aide aux médecins, là tu ne pouvais compter que sur les quelques années que tu avais passé à étudier et à t'occuper des gens, ta connaissance et le peu que tu avais sous la main. La température devait baissé, tu devais l'emmener le soigner. Mais il semblait contre l'idée d'aller à l'hôpital et tu ne pouvais aller contre son souhait cherchant alors à le sortir de la rue pour le ramener chez lui ou du moins dans son agence qui savait l'aider apparemment. Depuis quand le corps médical écoutait les gens ? Tu en étais la première surprise. Tout en désespérant en ne voyant aucun taxi vous prendre en pitié.

Sa voix se fait entendre quelques secondes et tu lui jettes un coup d'oeil désolé alors que tu tentes de toutes tes forces de le retenir tout en appelant ce fichu taxi. Dans les films ils n'en avaient jamais quand c'était favorable, sinon il y avait toujours des aides non ? Pourquoi la réalité était si horrible ? Pourquoi était elle si dérangeante? Tu serrais un peu plus la mâchoire sentant tes muscles tremblés. Tu n'en avais pas réellement, tu n'avais pas de force, pas de résistance. Et tu le sentis quand vous trébuchiez sur le bitume manquant de vous faire renverser. Ton coeur battait plus fort en entendant les crissements de la voiture tandis que tes yeux avaient décidé de se fermer. Le taxi était arrêté au moins. Les rouvrant progressivement tu tombais de nouveau sur le jeune homme.

" Vous allez bien? " Le chauffeur se joignait à toi pour s'empresser de connaître votre état. Tu te relevais alors progressivement lui demandant de t'aider à monter dans le taxi lui donnant ton adresse comme un réflexe absolument stupide. " Ça va ?  " Une fois enfin assis tu vérifiais qu'il n'avait rien en particulier posant simplement ta main sur son front pour vérifier sa température. " ON arrive bientôt...  " Chez toi. Quelle idiote. Une fois arrivée le chauffeur vous aida encore, sûrement de peur qu'on le dénonce. De quoi ? D'une blessure qui viendrait bien après ? Peut être. Une fois sur le canapé tu soupirais grandement à bout de souffle." Je vais chercher de la glace....  " Qu'est ce que tu allais faire maintenant? " Votre téléphone ? JE vais le charger pour appeler quelqu'un.  " Disais tu en même temps que tu remplissais une bassine d'eau froide venant la poser à ses côtés. Tu passais alors une serviette trempée et froide sur son front espérant faire baisser un peu sa température.



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C'était bien ta veine. Toujours fourrée dans des histoires étranges qui te dépassaient. Et pourtant tu étais comme soulagée d'être tombée sur lui. Qui sait ce que les autres auraient pu faire, l'ignorance étant une des plus grandes plaies de la société. Tu n'attends pas qu'il te parle, sachant qu'il avait du mal à articuler. Son front brulant t'inquiétait plus encore alors que tu savais pertinemment que sa température ne devait pas trop s'élever. Chaque mouvement doit être une épreuve pour lui et tu imagines sont corps tout aussi douloureux qu'après des séances intenses de sport. La pire sensation. Mais tu te dois de le poser remerciant le chauffeur qui vous a gentiment aidé. L'introduire chez toi était idiot, tu aurais dû aller à son agence, mais il ne te l'avait pas dit et dans un pic d'adrénaline tu avais tout simplement donner ton adresse. De toute façon il n'y avait pas grand chose à avoir peur avec un homme à peine capable de parler. Alors que tu évoques d'appeler son manger il te rappelle un fondamental dans votre problématique : il n'a pas son téléphone.

Te stoppant un instant tu te mis à réfléchir quelques secondes. Tant pis se sera pour plus tard , tu devais d'abord faire descendre sa température. Seule la glace allait l'aider et c'et exactement ce que tu lui ramenais après avoir pris une serviette pour humidifié son visage. Doucement tu la passais sur ses tempes, son cou avant de placer la poche de glace. " Ca va aller.. on appellera votre agence après. Je m'occupe de la fièvre et je cherche leur numéro.  " Même si tu tombais sur l'accueil tu avais foi qu'ils te croiront.
Continuant alors tes gestes toujours très doux et lents tu remarquas cette première perle salée. " OH ? Tu as mal ?  " Peut être que la douleur était insupportable. Peut être qu'il n'allait pas bien du tout, encore pire que ce que tu pensais. Mordant alors ta lèvre tu tentais de faire de ton mieux pour qu'il retrouve un semblant de température normale. "  Je suis là ça va aller. Je suis infirmière si ça peut te rassurer. " Prenant doucement sa main tu tapotas son épaule telle une mère qui rassurait son enfant. Les patients t'aimaient bien en général. Parce que tu étais comme cette figure maternelle qui restait auprès d'eux. " Ca va aller.. ça arrive à tout le monde.  " Et pendant l'espace de longues minutes tu restas simplement à ses côtés, le rassurant comme tu pouvais.

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