Yoo Min Ik est le fils de Hwan Hee et de Yeon Soo. Son père pdg de la JSP, est un éveillé qui appartient à la famille du singe. Sa mère elle, est une musighan, ancienne grande chanteuse à succès. Souvent couvert de cadeaux, il possédait tout ce qu'il désirait sauf l'amour et l'affection de ses parents. Son père était souvent absent et lorsqu’il était présent, Hwan Hee ne disait pas un mot à son fils, à part pour prendre des nouvelles de ses notes en classe et pour lui dire de toujours exceller. Yeon Soo répétait sans cesse à son fils d’être impeccable, sans reproches, de toujours réussir quoiqu’il en coûte. Toutefois, dans cette maison froide existait une domestique qui s’occupait de Min Ik. Cette femme était devenue presque une mère pour le jeune garçon. Inutile d'expliquer à quel point la pression l'opprimait depuis son plus jeune âge. Pourtant, le garçon ne se rebellait jamais, il était très reconnaissant envers ses parents qui lui donnaient un toit, à manger... Min Ik était même "trop" docile... A ses dix-sept ans ans il découvre ses pouvoirs. Suite à la visite de l'ordre Baji et de sa formation il passe avec succès les mille épreuves devenant Yongwang. Après sa brillante réussite au lycée, il partira quatre ans environ, à Harvard avant que son père ne lui dise de revenir en Corée à ses vingt-deux ans. Min Ik devait travailler à mi-temps à l’entreprise tout en continuant ses études dans le pays. Il allait alors prendre un tournant décisif dans sa vie…


C’est à cet âge qu’il rencontra une jeune femme, Ae Ra Suh. Il l’avait croisé blessée, dans une ruelle. Ae Ra n’était pas pauvre, ni très riche, mais sa situation familiale était désastreuse… Elle était méfiante, rebelle et agressive ; pourtant Min Ik et elle, apprirent à s’aimer. Ae Ra était très belle et intelligente, mais elle avait gâché ses talents en rejoignant volontairement un gang de femme. Min Ik lui permit de retrouver une vie stable et lui proposa de se marier après un an. A ses vingt-trois ans le jeune homme demanda la permission à ses parents pour cette union qu’ils refusèrent catégoriquement. La jeune femme reçut de nombreuses critiques de la part de Hwan Hee qui était devenu tyrannique après cette annonce. Elle ne convenait pas à leur famille, elle n’était pas assez bien pour leur fils si « parfait ». Les deux amants décidèrent quand même de camper sur leur position. Ils auraient pu fuir, Min Ik aurait pu se marier sans consentement, mais la réalité était toute autre. Il ne pouvait pas tout abandonner par amour...

Le temps fait son œuvre, est une bonne expression pour décrire la suite… Vingt-quatre ans, c'était l'âge de Min Ik lorsqu'ils croisèrent par hasard l’ancien gang de la jeune femme. Ces dernières avaient reconnu leur ancienne camarade, elles n’avaient pas oublié sa « trahison ». Munies de bâtons et de barres en fer, elles étaient prêtes à lui donner une leçon, mais Min Ik s’interposa de justesse avant de prendre de plein fouet une barre en pleine tête. Le jeune homme s’effondra sous le regard terrifié de Ae Ra et la police arriva de justesse avant que cela ne soit plus grave. Min Ik ne savait pas vraiment combien de temps il était resté inconscient, mais à son réveil celle qu’il aimait n’était plus la même. Les parents du jeune yuji avaient dit à Ae Ra de ne plus s’approcher de leur fils et qu’elle était la cause de cette situation.

Entendre ce genre de choses constamment, dans une situation pareille, peut briser certains esprits, c’est ce qui se produisit avec la jeune femme. A son réveil Min Ik s’aperçut que Ae Ra ne mangeait plus, répétait sans cesse qu’elle n’aurait jamais dû exister… Les crises devenaient de plus en plus fréquentes au point où même lui n’avait plus aucun contrôle. Le psychiatre préconisa un traitement, mais chaque fois qu’Ae Ra le voyait, ses crises se faisaient plus violentes. Les parents de Min Ik lui dirent alors que cela aurait été mieux s’ils ne s’étaient pas aimés…


Min Ik eut alors une idée… Utiliser ses pouvoirs... Le père, seul parent à connaitre le pouvoir du jeune Yoo le poussa à en faire usage sans que personne ne le devine. Il fallait que Ae Ra s'éloigne de lui. Chaque soir, alors qu’elle dormait profondément, le jeune homme mettait sa main sur son front pour modifier ses sentiment. Son amour était si fort qu'il fallut plusieurs soirs à Min Ik pour le transformer. Ae Ra devait ressentir un désintérêt total, voire du dégoût. Il ne put s'empêcher de lui transmettre de la joie et de la sérénité. L'homme guérissait son coeur et s'effaçait de ce dernier.

« Je la rends malheureuse. Son cœur est malade. Mi-ann-hae Ae Ra.»

Ae Ra décida d'elle même de ne plus revoir le jeune Yoo. Elle ne ressentait plus rien pour lui, pas même une culpabilité. Rester avec lui la dégoutait. Même si elle avait du mal à comprendre ce brusque changement d'état elle était heureuse comme ça, mais ne pouvait pas rester avec quelqu'un qu'elle n'aimait pas. Min Ik accepta, c'était ce qui était prévu. Toutefois, il s'était rendu malade à force d’user de son pouvoir. Après un peu moins de deux semaines son corps ne le supporta plus, le yuji n'avait tenu que grâce à ses entrainements passés. Il avait modifié un sentiment trop lourd et en plus avait rajouté d'autres émotions à ça. Min Ik avait utilisé son pouvoir chaque nuit et dormait à peine. Les derniers mots qu’il eut pour Ae Ra avant de disparaitre complètement de sa vie étaient « Passe une bonne nuit. ». Maintenant, Ae Ra pourra s’endormir paisiblement. Il ne la reverrait plus, mis à part lui et ses parents personne ne connaissait leur relation. Alors qu’Ae Ra avait retrouvé une vie heureuse, Min Ik était alité, affaibli par un début de fièvre mauve. Son père et des médecins hugyeja s’occupaient chaque jour de son cas, espérant que son état ne s’aggrave pas plus. Si cela se produisait c’était le coma qui l’attendait. Le jeune homme se rétablissait avec du repos et des soins, au plus grand soulagement des Yoo. Mais son cœur s’était lui aussi modifié.


Les années passèrent et Min Ik devint vice-président à l’âge de vingt-neuf ans. C'est à cette époque qu'il quitta la demeure familiale pour vivre seul. Il fit la rencontre du chef de sécurité de la JSP qui se chargeait de sa surveillance personnelle. Le vice-président avait refusé tout d’abord, mais la volonté de son père était plus grande que la sienne… L’homme se nommait Kwang Ho Seok, il était peu bavard, intransigeant et bien trop sérieux concernant son poste... Bien que le jeune Yoo lui ait parfois mis des bâtons dans les roues sa patience était extraordinaire, à tel point que petit à petit le vice-président se mit à l’accepter. Le mot « ami » serait toutefois, erroné pour leur relation, mais un début de confiance commençait à les lier. Les deux hommes étaient de toute façon forcés de se côtoyer.

Dans son froid appartement, Min Ik avait un chaton abandonné qu’il surnomma Kitty. Ce chaton était la seule compagnie qu’il acceptait et qui égayait les lieux. Le jeune yuji ne s’attachait à rien d’autre. Au sein de l’entreprise, les secrétaires qui travaillaient avec lui savaient bien qu’à partir d’un an leur contrat serait terminé. Cela renforçait son image froide, un homme qui manquait parfois d’émotions malgré ses sourires. Si Min Ik ne renouvelait pas les contrats c’était peut-être par peur de faire confiance à quelqu’un ? Il préférait changer son environnement, sans jamais se lier socialement.

« Si tout se finit entre nous, ne fais plus confiance, n’aime plus jamais quelqu’un. »

Il n’aurait pas pensé durant ses douces années que les paroles d’Ae Ra se réaliseraient. C’est autour de ses trente et un an, que Min Ik fit la rencontre d’une étrange personne. Une candidate pour le poste de secrétaire s’était présentée. Mal fringuée, des lunettes sur le nez, avec des cheveux en bataille et un physique loin du canon de beauté. Min Ik écouta attentivement sa présentation sans juger son apparence quelque peu déroutante. La plupart du temps les candidats étaient très apprêtés, mais ce n’était pas son cas. Toutefois, son énergie et son honnêteté lui plurent au point qu’il ne put s’empêcher d’en rire un peu. Il étudia son dossier avant de l’engager définitivement, elle lui semblait compétente et surtout digne de confiance pour être un an à son service. Im Ji Hoo, c’était le nom de la nouvelle recrue. Cette femme étrange il la reconnaissait toujours, peu importe la distance à laquelle il se tenait. A tel point que Ho Seok lui demanda comment il faisait, Min Ik répondit alors : « Même si je devenais sourd je reconnaitrai sa voix et même si je devenais aveugle je reconnaitrai son visage. »

Pendant un an Ji Hoo s’acharnait et s’appliquait dans son travail. Elle disait toujours que la patience était une vertu qui permettait la réussite. Cela ne semblait pas lui déranger d’être traitée de sous fifre par les autres employés, alors que Min Ik abusait de son pouvoir. Ce n’était en rien étonnant, il l’avait toujours fait. La seule différence était que Ji Hoo l’acceptait contrairement aux autres qui démissionnaient avant un an. La seule raison à cela était l’énorme salaire qu’elle recevait et dont elle avait absolument besoin. Ji Hoo avait des tâches ingrates, comme celle de laver ses chemises, emmener son baume à lèvres, ses chaussures ou partir nourrir son chat. Elle s’occupait de presque tout, ainsi que de supporter ses taquineries incessantes... Même si Min Ik n’hurlait pas, n’injuriait pas, il se comportait comme un enfant gâté et ne se rendait pas compte de toute la charge de travail qu’il infligeait à ses secrétaires. Parfois il lui était reconnaissant… Mais jamais il ne pensait stopper ses demandes puériles. Il ne savait même pas faire son café au bureau... Seul Ho Seok se sentait parfois obligé de dire à Ji Hoo de ne pas s’exténuer. Il lui a même sournoisement suggéré de porter plainte contre Min Ik, avant de rajouter qu’il s’agissait d’une plaisanterie à la vue de son patron "tyrannique". Il savait bien que Min Ik ne gardait jamais quelqu’un à ses côtés bien longtemps.

Après un an, Min Ik ne renouvela pas son contrat malgré les efforts fournis. Ji Hoo exprima sa colère pour l’une des premières fois, elle s’était retenue de dire tout haut ce qu’elle pensait et lui en voulait. Même si elle savait qu’elle n’aurait pas de contrat, elle avait espéré par ses efforts le convaincre. Ji Hoo avait besoin de ce job, mais par sa décision Min Ik avait écrasé ses faibles espoirs et son travail. L’homme fut tout simplement insensible, pensant même qu’elle était idiote. C’était ce qui était prévu et les règles ne changeaient pas.



Seulement un mois après, un second élément perturbateur changea le si parfait « algorithme » qu’était sa vie. Alors qu'il conduisait un autre véhicule le percuta de plein fouet. Si Min Ik avait été humain les choses auraient été beaucoup plus graves. Il fut hospitalisé et resta inconscient un moment, avant de se réveiller. Lorsque ses yeux s’ouvrirent devant le médecin il se rendit compte d’un changement, il ne pouvait plus reconnaitre les visages autour de lui. Min Ik était paniqué et malgré les explications des docteurs il restait perturbé. Comment allait-il faire pour travailler ? Et sa capacité à analyser les gens ? Ses parents… que diraient ils ? Il devait être parfait… Il refusait catégoriquement d’accepter son état. Les médecins expliquèrent que la barre de fer qu’il avait reçu plus jeune n’avait créée aucune séquelle, mais le choc violent de l'accident accumulé à cet incident avait endommagé la partie du cerveau qui concernait la mémoire faciale. C’est à ses trente-deux ans qu’il commença à vivre avec la prosopagnosie. Au départ Min Ik reconnaissait encore certaines personnes, mais avec le temps ils devinrent méconnaissables. La maladie s’aggravait, ce n’était qu’une question de temps avant qu’aucuns visages ne soient gravés dans son esprit. Il avait l’impression d’être puni… Min Ik n’avait aucune envie de continuer à vivre avec ce handicap, il avait supplié les docteurs de le guérir, mais son état ne pouvait pas l’être. Petit à petit même le visage de son père avait disparu. Les traitements médicaux pouvaient l’aider à ne pas perdre la vision des visages, qui dans des cas deviennent flous, mais jamais il ne retrouverait sa reconnaissance faciale.

Il revit pourtant un visage qu’il reconnaissait bien. Troublé et à la fois heureux de reconnaitre quelqu’un il partit voir cette figure pour confirmer ses doutes. Min Ik ne s’était pas trompé… Son ancienne secrétaire était l'une des seules personnes qu’il reconnaissait encore, avec sa mère et Ho Seok. Min Ik lui demanda de revenir, chose qu’elle refusa catégoriquement. Il lui fallut des semaines et beaucoup d’efforts avant qu’elle accepte. S’il la reconnaissait alors elle pourrait l’aider, il ne savait pas pourquoi mais ça le rassurait d’avoir avec lui au bureau une personne dont le visage lui était familier. Min Ik lui expliqua son état, et lui dit de garder le secret. A part ses parents personne d’autre ne devait le savoir. Il avait le mauvais pressentiment que cet accident avait été souhaité... Pourquoi ? Peut être qu'il se faisait des idées... Min Ik ne pouvait pas se permettre de laisser transparaitre une faiblesse, mais si ce n'était pas un accident il le saurait tôt ou tard.


Le retour de Ji Hoo ne fut pas gratuit, le contrat d’embauche était différent, incluant un salaire plus avantageux, des heures de travails moins pénibles. Min Ik lui promit de ne pas lui demander de faire des choses qui n’incluaient pas son job, exemple: aller nourrir Kitty… Elle commencerait ses heures à 10h avec une pause déjeuner et partirait à 20h peu importe que son patron ait fini son travail ou pas. Pas d’heures supplémentaires ! Inutile de dire que Min Ik grinçait un peu des dents, mais il avait besoin d’elle. Il se rangeait maintenant aux règles de Ji Hoo. La jeune femme n’hésitait plus une seconde à dire le fond de ses pensées, mais même avant Min Ik remarquait quand les choses ne lui plaisaient pas. Ji Hoo se lisait comme un livre ouvert pour lui… Pourtant, lorsqu’il travaillait encore de nuit pour retenir chaque information des membres de la JSP, la jeune femme restait pour l’aider. Elle s’endormit une fois dans le bureau et Min Ik se rendit compte de la dureté de son comportement passé. Un employé devrait rester s’il était bon dans son travail et loyal… ? Pourtant il souhaitait toujours s’éloigner des gens autour de lui. Si un jour il guérissait par miracle il la renverrait, après tout c’était le contrat. Il la réveilla pour qu’elle rentre, chose qu’elle s’empressa de faire alors qu’il rangeait toujours ses dossiers.

« Mlle Im, attendez-moi ! Conduisez-moi à mon appartement avant !
-Hors de question ! Vous avez un chauffeur monsieur !
-Il n’est pas là aujourd’hui…
-Alors conduisez vous-même ! Hm quoique non...  Prenez le bus, un taxi… Vous êtes adulte non ? Parfois j’ai des doutes…
-Je ne vous permets pas de me manquer de respect !
-Aurevoir…
-Non attendez… Prenez la voiture pour rentrer chez vous après m’avoir déposé…
-Hmm… Cool ! »

Il était trop fatigué pour conduire et depuis l'accident il ne se sentait plus en sécurité… Il n’avait pas non plus envie d’appeler Ho Seok qui était bien trop stressé depuis l’incident, c’était limite s’il ne voulait pas dormir dans son lit pour le surveiller... Lorsque Min Ik arriva chez lui la jeune femme le salua et Min Ik exprima alors quelque chose qu’il n’avait probablement jamais dit…  « Bonne soirée à vous. Encore une dernière chose… je… hm… je vous remercie… »  La jeune femme eut un air surpris, avant d’avoir un petit « tsk… » L’homme décida de ne pas relever et de partir avant d’avoir une petite moue boudeuse. Se rendait elle seulement compte de l’effort que ça lui demandait ?!

Ji Hoo avait passé tellement de temps avec lui que son cerveau l’avait mémorisé parfaitement. Alors que même l'image de Ho Seok semblait disparaitre au fil des jours, celle de Ji Hoo restait claire dans sa mémoire. Les lunettes qu’elle portait toujours, ainsi que ses vieux gilets, lui permettaient de la reconnaitre et de mettre un visage fixe sur cette personne. Si Ji Hoo enlevait ses lunettes et ses vieux gilets alors ce serait fichu. Il fallait au moins un de ces deux éléments, il n’y avait rien de miraculeux ou peut être que oui… Si cette personne était figée dans son esprit ça voulait peut-être dire que Min Ik pouvait encore se lier aux gens ?


Le jeune vice-président essaye toujours de mener un quotidien normal, mais sa vie n’est déjà plus la même. Cette prosopagnosie a déjà changé bien des choses… Il veille toujours à sembler parfait surtout aux yeux de ses parents. Être la meilleure entreprise est toujours son objectif, tout comme devenir président, mais les choses sont devenues plus compliquées… Une phrase reste toutefois gravée dans son esprit « Peu importe la personne ou le handicap, nous en avons tous un. » Vu sous cet angle les choses lui paraissent alors moins difficile à surmonter. Son ambition n’a pas faiblie, mais peut être au contraire s’est-elle renforcée par le sentiment d’injustice que Min Ik ressent. Était-il maudit ? Cela ne l’empêcherait pas d’avoir ce pour quoi il a été éduqué. Devenir président, ainsi que chef de famille sont ce qu’il convoite depuis tout jeune.

Et si la véritable blessure n’était pas logée dans sa prosopagnosie, mais au sein de son cœur ? C’est peut-être, le plus gros handicap que Min Ik traine déjà depuis des années.

« Je n’ai peut-être pas de cœur ou surement l’ai-je égaré en cours de route. Je ne le recherche pas pourtant quelque chose me dit qu’il n’est pas si loin. »